Affaire PPDA, Trois femmes supplémentaires se sont présentées au parquet de Nanterre ce mercredi 19 avril. Et ce, pour déposer plainte contre l’ancien animateur télévisé vedette, accusé d’agressions sexuelles et de viol. L’affaire PPDA n’est pas terminée. En effet,trois nouvelles femmes se sont manifestées auprès de la justice. Ainsi réactivant l’enquête préliminaire pour viols et agressions sexuelles impliquant Patrick Poivre d’Arvor. C’est ce qu’ a déclaré ce mercredi 19 avril le parquet de Nanterre. En outre, les trois femmes devraient être entendues par les enquêteurs prochainement. Notons, qu’ une enquête avait été ouverte en décembre 2021 : 19 femmes ont été interrogées. Et 10 d’entre elles ayant porté plainte selon le bilan du parquet en mars. Cependant, la représentante juridique de l’ancien présentateur vedette de TF1 n’a pu être jointe dans l’immédiat. Alors, qu’en est-il de l’affaire PPDA ?
Affaire PPDA, retour sur un scandale
Patrick Poivre d’Arvor a été la star du journal télévisé de TF1 pendant plus de 20 ans. Cependant, il fait face à des accusations de violences sexistes et sexuelles par une trentaine de femmes. Voici un retour sur les allégations entourant l’affaire PPDA.
La première accusation
En premier lieu, une enquête a été ouverte par le parquet de Nanterre suite à l’affaire « La femme qui accuse PPDA », mise en avant dans un article du Parisien du 19 février 2021. Et c’est le début de l’affaire PPDA. En effet Florence Porcel, écrivaine et vulgarisatrice scientifique, affirme qu’elle a été victime d’un rapport non consenti de la part de Patrick Poivre d’Arvor. Puis cinq ans plus tard, elle aurait également subit une imposition d’une fellation de la part de ce dernier. Ainsi les faits qui remontent à 2004 se seraient passés dans le bureau du présentateur à TF1. Puis ceux de 2009 au siège de la société A Prime Group selon Le Parisien. Par conséquent, la France entière découvre l’affaire PPDA.

L’accusé contre-attaque
Ainsi, la première plainte contre Patrick Poivre d’Arvor a été déposée. Mais son avocat a nié toutes les accusations présentées à l’encontre de son client, les qualifiant de « absurdes et mensongères ». Puis Deux semaines plus tard, il est apparu sur le plateau de l’émission quotidienne de TMC. Et a déclaré personnellement que jamais dans sa vie il n’a donné son consentement à une relation qui n’était pas volontaire, émotionnelle ou sexuelle. Mais l’affaire PPDA est lancée. Enfin Le 30 mars, le journaliste décide de porté plainte contre Florence Porcel pour « dénonciation calomnieuse » auprès du parquet de Nanterre.
Les témoignages s’accumulent
Puis l’affaire PPDA prend de l’ampleur.En effet, pour soutenir les accusations de Florence, vingt-deux autres femmes se sont exprimées. Et sept plaintes de viol et d’agression sexuelle ou harcèlement sexuel ont été déposées contre Patrick Poivre d’Arvor cette même année. Notons que l’officier de police judiciaire qui a recueilli les déclarations des plaignantes écrit qu’elles considèrent toutes l’accusé comme un prédateur sexuel. Et que ce dernier abuse de sa notoriété, en utilisant un mode opératoire similaire et une brutalité constante.
L’affaire PPDA est classée sans suite
En effet, c’est un coup de tonnerre. Car le 25 juin, le parquet de Nanterre a classé l’enquête sur les accusations de viols et de harcèlement sexuel. Et ce, pour « prescription » et « insuffisance de preuves ». En outre, la décision indique que les faits reprochés ne constitueraient pas une infraction compte tenu du fait qu’il n’y avait pas « d’absence de répétition, de pressions, de caractère sexualisé des propos tenus ou encore des traces des appels téléphoniques ».Mais l’affaire PPDA ne fait que commencer…

L’affaire relancée par huit nouvelles femmes
L’affaire PPDA aurait pu s’arrêter là et être oubliée. Mais huit femmes en ont décidé autrement. Ainsi, elles ont souhaité se faire entendre. Et cette fois-ci par le biais de la presse. Par conséquent, sept d’entre elles ont choisi de témoigner publiquement dans le journal Libération. Car elles affirment vouloir « protester contre les agissements abusifs de l’ex-présentateur vedette du 20 heures et décrire le mode opératoire qu’il avait mis en place », a déclaré le journal.
Des témoignages glaçants
L’affaire PPDA va bouleverser le France. Car il s’agit d’un homme apprécié, qui a fait partie du quotidien des français pendant des années. Mais ces femmes veulent parler. Car en effet leurs expériences sont toutes similaires, et connues dans le milieu. Par exemple, Cécile Delarue, journaliste et autrice, décrit une situation où un chef la regarde « avec amusement ». Comme si elle était la prochaine victime du célèbre présentateur PPDA. Ainsi elle explique avoir ensuite fui ce dernier à chaque fois qu’elle le voyait. Et que tout le monde était au courant de ce comportement. Mais sans en avoir conscience. Après avoir repoussé ses avances, Cécile est finalement écartée de l’entreprise.

Un témoignage de poids dans l’affaire PPDA
Puis vient un témoignage bouleversant. En 1993, Hélène Devynck avait 54 ans et travaillait comme assistante éditoriale pour un présentateur lorsqu’il l’a conviée à dîner chez lui. Ainsi, elle se souvient s’être retrouvée subitement bloquée par l’homme alors qu’elle était encore assise. Et elle déclare qu’il a fallu des années pour surmonter la honte et le dégoût liés à cette agression. En outre, l’autrice française a récemment publié un livre intitulé «Impunité» aux éditions du Seuil. Et elle y décrit son histoire. Mais aussi celles d’autres femmes qui ont été victimes de violences sexuelles. Elle a porté plainte contre l’animateur pour ce crime. L’affaire PPDA laissera des séquelles à bon nombre de victimes.
Un élan commun vient de naître suite à l’affaire PPDA
Enfin, après que différentes personnes non identifiées aient révélé leur histoire d’agression sexuelle par le biais des médias, l’association #MeTooMedias a été fondée. Afin de représenter les victimes qui ne sont pas encore sorties de l’ombre. Car l’objectif est de fournir une écoute aux personnes affectées. Mais aussi un soutien juridique si nécessaire. En outre, Emmanuelle Dancourt, une chroniqueuse sur RMC qui a déposé une plainte contre PPDA pour agression sexuelle en 2021, souligne que cela est essentiel pour encourager les survivants à parler. En fait, ces femmes veulent que l’affaire PPDA devienne un exemple.

Mediapart créer l’événement
En effet, pour marquer le dixième anniversaire de l’affaire PPDA, Mediapart a organisé une émission spéciale. Et elle se déroule le 10 mai réunissant vingt femmes ayant témoigné contre lui. D’ailleurs, certaines d’entre elles se rencontraient pour la première fois et, une par une, elles ont partagé leur histoire.
Revirement de situation, la justice reprend le dossier
En effet, c’est un revirement de situation inespéré pour les plaignantes. Car à la fin du mois de juin, les juges à la Cour d’appel de Versailles ont pris une décision sans précédent. Rappelons que les faits de 2004 qui avaient été écartés car ils étaient prescrits depuis 2014 ont été rejetés par la cour. Mais ils ont souligné que le délai de prescription n’est pas inflexible. Et qu’il est possible d’allonger le temps pour poursuivre un auteur en cas d’infraction. Ainsi, les poursuites peuvent-elles s’étendre à des actes qui paraissent prescrits. Alors l’affaire PPDA pourrait être relancée.
Les juges plongent à nouveau sur le dossier
Ainsi les juges examinent présentement l’ensemble des accusations de viol qui sont portées contre PPDA. Et ce, afin d’établir si elles sont susceptibles d’être qualifiées de faits sérieux, ce qui leur permettrait de passer outre la prescription. De plus, en juillet 2022, les enquêteurs de la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) ont mené des interrogatoires auprès du journaliste. Par conséquent, l’affaire PPDA redémarre.
Trois nouvelles plaintes dans l’affaire PPDA
Mardi 19 avril, le tribunal de Nanterre a été informé que trois nouvelles femmes avaient déposé des plaintes pour viols et agressions sexuelles contre Patrick Poivre d’Arvor. Cette annonce a relancé l’enquête qui remonte à décembre 2021. Néanmoins, 16 procédures judiciaires pour dénonciation calomnieuse à l’encontre de plaignantes et une pour diffamation contre le journal Libération sont toujours en cours, rappelle la journaliste. L’affaire PPDA n’est donc pas terminé, et rappelons que le journaliste est toujours présumé innocent.